Le printemps approche en France, Les jours s'allongent, la lumière s'intensifie, quelque chose se ré-anime. Généralement, l'ascension de la sève des plantes coïncide avec avec un regain d’énergie vitale (qui varie bien sur selon l'histoire de vie de chacun.e). Pas d’injonctions!
J’ai envie de lancer une série de newsletters sur la cuisine des herbes aromatiques, les fanes et les plantes sauvages qui arrivent au bon moment pour entamer une détox (naturelle) en lame de fond, qui permettra d’aider le foie à vivre sa pleine saison florissante.
Tout juste avant le printemps, on se laisse emporter par les arômes qui passe de l'humus à la chlorophylle avant de profiter de la dimension floral de cet été.
Un patrimoine peu valorisé
C'est en parcourant un autre biotope que je prends conscience de la diversité incroyable de notre patrimoine floristique en France. Il ne s'agit pas d'une comparaison de valeur, la flore endémique Australienne est exceptionnelle dans son unicité. L'isolement géographique et le climat ont conduit au développement d'une flore complexe et originale.. Mais ici pas de saison aussi marquée qu’en France. Pas de grandes célébrations, de variations spéctaculaires, de renaissance.
Cuisiner les plantes sauvages
Il est important de noter que notre tendance à négliger les plantes sauvages et maraîchères dans la cuisine est principalement due à un manque de formation botanique, de transmission, et de déconnexion sensorielle envers le vivant.
Connaître les plantes autant sur le plan intellectuel que sensoriel permet de les apprécier davantage, de les reconnaître, de les conserver, de les cuisiner et de les préserver. J'ai eu envie de vous préparer un petit guide pour apprendre à les utiliser une fois que vous les aurez identifiés à 100%.
On classe les plantes sauvages en deux types : celles que l'on appelle 'légumes', qui donnent de la densité, de la texture et de la mâche aux plats, et celles dites 'aromatiques', qui ajoutent des saveurs, des parfums, du goût.
Les plantes drainantes à utiliser juste avant l’arrivée du printemps
Artichaut : Hépato-protecteur et activateur de la production biliaire, hypocholestérolémiant, diurétique majeur. Il arrivera un peu plus tard sur les étals de marchés mais associé à une bonne vinaigrette, il est surtout délicieux et facile à intégrer à la cuisine du quotidien.
Pissenlit : Cholérétique et cholagogue, dépuratif, diurétique, c’est la plante draineuse du foie par excellence. C’est une plante que l’on trouve facilement sur les étals de marchés. C’est parfois mieux de l’a mélanger à un mesclun tant c’est une puissante dépurative. Il vaut mieux procéder par étape et augmenter la quantité au fur et à mesure. Il est plus facile de l’agrémenter de petits lardons ou de tofu fumé, c’est plus facile à déguster pour atténuer son amertume.
Boldo : Effet cholérétique (peut augmenter la sécrétion biliaire de 43 à 140%). Efficace en cas de constipation. On l’a trouve davantage en herboristerie.
Chardon Marie : Grand hépato-protecteur, antioxydant, draineur doux, favorise le retour à la norme fonctionnelle sur des foies fatigués. C’est une plante idéale à la sortie de l’hiver avant de partir par exemple sur du pissenlit.
Romarin : Effets cholagogues mais aussi hépatoprotecteur grâce à ses antioxydants, il fluidifie la bile. Il pousse tout au long de l’année, c’est idéal d’agrémenter sa cuisine du quotidien avec, et de le ciseler frais pour ses arômes et pour ses vertues digestives.
Il est important de bien penser à s’hydrater et ne pas continuer si vous ressentez des nausées et maux de têtes au delà de 48h. Cela peut être le signe que votre foie est fatigué et qu’il a besoin d’être soutenu (Desmodium) avant de vous lancer dans un processus de détoxification.
Ce qu’on ajoute plutôt que ce qu’on enlève dans nos assiettes
Dans un deuxième temps, les plantes sauvages, et fanes vont aussi nous permettre de se reminéraliser. De par nos modes de culture, et en raison de l’appauvrissement de nos sols, la nourriture d’aujourd’hui a plutôt tendance à être pauvre en micro-nutriments. Il est important de constituer soi-même, selon ce qui est possible, un petit coin d’épicerie santé pour enrichir nos plats de vitamines, minéraux et oligo-éléments. Le furikake sera parfaite pour assaisonner vos plats, salades et soupes.
Furikake
QU’EST-CE QUE C’EST ?
Souvent réalisé avec un mélange d’algues, de plantes aromatiques et de graines de sésame, c’est le condiment le plus populaire de la cuisine japonaise. On peut varier sa composition et il remplace aisément le sel et le poivre pour assaisonner. Il se saupoudre autant sur des salades que sur des plats chauds comme du riz, des soupes, des bouillons. On le trouve facilement dans le commerce mais il contient souvent des additifs (fructose, sucre raffiné, conservateurs). C’est pourquoi je préconise de le faire soi-même. C’est une excellente manière de réduire le sel dans votre assiette, de vous complémenter naturellement, et vous pouvez l’adapter selon vos goûts en variant les aromates.
Pour 1 bocal de 250ml
6 cuillerées à soupe de graines de sésame blanc
1⁄2 cuillerée à café de sel
1 poignée nori séchée émiettée
1 poignée de dulse séchée
1 c. à soupe de shiso déshydraté (optionnel) (vous pouvez remplacer par de l’ortie)
1 c. à café de zeste de citron râpé 1 cuillerée à café de romarin séché
2 c. à café de gingembre moulu
Réduire les algues en poudre. Mélanger tous les ingrédients dans un bocal.
Conservation : 1 an dans un bocal à température ambiante.
Soupe de printemps
photo de Anne-Claire Héraud pour notre livre pour On the Wild Side
Soupe de célébration du Printemps
Cette soupe sera encore plus riche en minéraux, oligo élément si vous privilégiez une cuisson vapeur. Pour cela, faites cuire les pommes de terre dans un premier temps pendant 5 à 6 minutes et ajouter le reste jusqu’à ce que l’ensemble soit cuit. Vérifier à l’aide de la pointe d’un couteau. Verser les légumes dans un bouillon de légumes. Mixer et servir.
Pour 2 personnes - cuisson 20 minutes
500 ml de bouillon de légumes
2 pommes de terre bio
1 botte d’oignons nouveaux
2 cas d’huile d’olive
200 g de mix de plantes sauvages
1 gousses d’ail
1 poireau
Un peu de tamari, poivre, sel pour l’assaisonnement
Bien laver les plantes, les oignons nouveaux, le poireau, et les faire revenir avec l’ail dans une grande casserole dans un peu d’huile d’olive. Ajouter les pommes de terre et laisser mijoter 10 minutes. Ajouter les plantes sauvages et laisser cuire encore 5 minutes à feu doux. Mouiller avec le bouillon et laisser encore quelques minutes. Passer la soupe au mixeur et rectifier l’assaisonnement. Servir chaud.
Les plantes qui conviennent pour cette recette : ortie (Urtica Dioica), chénopode (Chenopodium), pourpier (Pullipes), oseille (Rumex), tamier commun (Tamus Communis), stellaire (Stella), épinards (Spinacia), plantain (Plantago), bourrache (Borago Officinalis), livèche (Levisticum Officinale), ail des ours (Allium Ursinum).
Récolter les plantes et les laver scrupuleusement et délicatement en deux eaux.
Les règles de cueillette
À RESPECTER POUR ÉVITER TOUT RISQUE ET PRÉSERVER LA BIODIVERSITÉ
Avant même d’apprendre celles qui s’invitent dans votre cuisine, je vous conseille d’apprendre celles qui sont mortelles, toxiques et dangereuses (Ciguë, Digitale pourpre, etc..). Cette liste non exhaustive est à intégrer pleinement pour ne pas faire d’erreurs dommageables. Les plantes sont aussi dangereuses, cela ne doit pas vous inquiéter, mais bien vous responsabiliser sur leur utilisation. Mes enfants, qui ont 7 et 5 ans, connaissent les plantes dangereuses et savent que les plantes sont avant tout à approcher avec précaution. Ils savent aussi que certaines se cuisinent et sont savoureuses une fois lavées.
Toujours s’assurer que l’on connaît la plante avec certitude (on ne cueille que ce que l’on connaît et reconnaît).
Cueillir loin des routes, des champs traités, des endroits fréquentés
par des animaux domestiques.
Ne pas hésiter à sentir la plante, s’assurer qu’au toucher, à l’odeur, il s’agisse bien de la plante.
Nettoyez scrupuleusement les plantes en plusieurs eaux avec quelques gouttes de vinaigre de cidre ou de bicarbonate et si vous en avez, d’une goutte d’huile essentielle d’origan.
Protégez la plante en ne la déracinant pas. Se munir d’un petit couteau, d’un sécateur ou d’une paire de ciseaux.
Évitez de cueillir les racines car on tue la plante.
Ne pas cueillir plus que nécessaire et toujours laisser 70% de plantes sur place afin qu’elles puissent grainer et repousser lors des prochaines saisons.
J'adore 🔥 Merci pour ce partage de connaissances!
Youhouuuu 😀🌱🌿🥕🥬🌱🌿